Extrait de : «Historique des chaires de Chimie, de
Physique végétale et de Physiologie végétale du Muséum d'Histoire naturelle»,
Victor Plouvier*, Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, 4e sér., 3, 1981,
Miscellanea : 93-155.
| Plus d'information! | Index | Bibliographie |
|---|
Professeurs, collaborateurs et élèves : leur oeuvre végétale
L'Ecole de Frémy
Avec l'appui de Chevreul, Frémy fonda en 1864 au Muséum un laboratoire public d'enseignement gratuit de chimie expérimentale, le premier institué en France. La durée des études était de 4 ans : 1re année pour les métalloïdes, 2e année pour les métaux, 3e année pour la chimie organique, 4e année pour l'analyse quantitative et les applications de la chimie. La journée de travail commençait par une leçon qui était suivie par des manipulations. Il y avait en outre des conférences faites par des spécialistes bénévoles : physique (par E. Becquerel), minéralogie (par E. Jannettaz), géologie (par S. Meunier). Frémy admettait de 45 à 49 élèves par an et les places étaient retenues d'avance. Il ne demandait aucun diplôme mais exigeait l'assiduité. Des fonds fournis par l'initiative privée lui permettaient même d'accorder des bourses aux élèves nécessiteux. Le 1er décembre 1868, il ouvrit, au titre de l'Ecole pratique des hautes études, des séances de travaux, trois jours par semaine. Il fut surtout secondé par Terreil et P. Laugier*
L'Ecole de Frémy fonctionna de 1864 à 1892 et reçut près de 1400 élèves. La plupart s'orientèrent vers l'industrie, d'autres vers la recherche ou le professorat : certains furent illustres. Citons parmi eux : Prosper Laugier (1864), Grégoire Wyrouboff (1864), Victor Urbain (1866), Jules Henrivaux (1867), Albert Arnaud (1871), Alexandre Etard (1871). Jules Ogier (1871), Henri Moissan (1872), Albert Colson (1873), Jacques Curie (1873), Auguste Verneuil (1873), Gustave André (1875), Léon Bourgeois (1875), Gabriel Bertrand (1886)*.
Le succès de cet enseignement souleva-t-il quelques jalousies ? Certains professeurs estimèrent que le Muséum n'avait pas besoin d'un laboratoire de chimie élémentaire et ne devait pas former de chimistes industriels. En outre, les manipulations étaient coûteuses. Un décret de 189l eut pour conséquence la mise à la retraite de Frémy, la fermeture de son laboratoire (3 janvier 1892) et la suppression de la chaire (8 janvier 1802). Cette décision fort regrettable hâta la mort de Frémy, mais la réussite de son Ecole avait montré l'utilité d'un enseignement de chimie expérimentale et celui-ci fut repris dans d'autres établissements, en particulier l'Ecole municipale de Physique et Chimie
Meunier, V. - La Science et les savants
Retour au Texte
Plusieurs anciens élèves sont devenus préparateurs de Frémy : Dehérain (1852), Descamps (1864-1867), Henrivaux (1867-1870), Alfroy (1867-1868 ; 1883-1890), Maudet (1868-1873), Dervin (1873-1876), Laillaut-Wacquant (1876-1877), Laugier, Urbain, Verneuil. D'autres sont entrés au laboratoire de Dehérain : Landrin,, Suais, Bertrand
Retour au Texte
Henrivaux devint directeur de la Manufacture de Saint-Gobain (1883) : travaux sur le verre : applications originales de l'art du verrier (verres grillagés, maison de verre) ; auteur de nombreux ouvrages.
Barrois, Ch. - Gustave André
Retour au Texte
Budget 1884, frais de matériel : chimie organique 1187F ; chimie inorganique 9334F
Retour au Texte
Association des élèves de Frémy - Edmond Frémy (1814-1894)
Kersaint, G. - L'Ecole de Chimie de Frémy
Retour au Texte
Visiteurs
Ed. Germer Bailliere, Paris. 1 : 383 ; II : 256
Etard devint professeur à l'Ecole de Physique et de Chimie (1885) : étude d'alcaloïdes, des solutions salines sautrées (99 publications)
Ogier (1853-1913) fut collaborateur de Berthelot et toxicologiste ; directeur du laboratoire de Toxicologie de l'Institu de Médecine légale (1883)
Colson devint professeur à l'Ecole polutechnique (1898) : travaux sur toutes les branches de la chimie : superphosphates, cémentation, chloruration, thermochimie, ... (156 publications)
Curie Jacques, frère aîné de Pierre ; ils découvrirent la piézoélectricité (1882)
André (1856-1927), fils de l'architexte Louis-Jules André (1819-1890), fut collaborateur de Berthelot pendant 15 ans (47 mémoires en commun), professeur à la faculté de médedie, à l'Institut agronomique (1897) : nombreux travaux d echimie agricole, minérale et organique (nutrition des plantes, cucle de l'azote, constitution du sol, engrais), membre de l'Institut (1925)
C. r. hebd. Séanc. Acad. Sci., Paris, 1927, 184 : 1141.
Impr. L. de Soye, Paris. 141 p.
Bull. Soc. chim. Fr., 1963 : 639-641
- La vie et l'oeuvre de Chevreul. Aperçu chronologique
Bull. Soc. chim. Fr., 1964 : 1657-1662