Extrait de : «Historique des chaires de Chimie, de Physique végétale et de Physiologie végétale du Muséum d'Histoire naturelle

Extrait de : «Historique des chaires de Chimie, de Physique végétale et de Physiologie végétale du Muséum d'Histoire naturelle», Victor Plouvier*, Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, 4e sér., 3, 1981, Miscellanea : 93-155.

 


Plus d'information! Index Bibliographie

 

Origine et évolution des deux chaires de chimie et de physique végétale

 

Leurs principales découvertes

 

En chimie minérale

 

 

Il faut attendre 1771 pour trouver un fait qui mérite d'être noté : la première combustion du diamant réalisée par Macquer devant Lavoisier, Darcet et d'autres témoins. Elle montrait que ce minéral est formé de carbone pur.

Fourcroy et Vauquelin s'attachèrent à la chimie analytique. Fourcroy isola la baryte et la strontiane. Vauquein fut l'un des fondateurs de l'analyse minérale et réalisa dans ce domaine ses plus importants travaux : découverte du chrome dans le plomb rouge de Sibérie (1787) puis dans l'émeraude et le rubis, découverte de la glucine ou oxyde de glucinium (bérylium) dans l'émeraude de Limoges (1797) et le béryl. Klaproth, célèbre chimiste allemand qui a découvert l'uranium et d'autres éléments, avait examiné l'émeraude sans y trouver le chrome et la glucine ! En analysant les aluns, Vauquelin montra que la potasse est indispensable à la production des octaèdres ; différents métaux peuvent entrer dans leur constitution et l'analyse des aluns fournit des données utiles pour les classer. Vauquelin a également découvert l'acide osmique et a entrevu l'osmium et l'iridium.

A. Laugier et plus tard Terreil firent de nombreuses analyses de minéraux. Cloëz obtint l'or et les métaux du groupe du platine à l'état cristallisé.

Les grandes découvertes de Gay-Lussac, faites avant sa nomination au Muséum s'étendent sur moins de quinze ans : loi de la dilatation des gaz (1801). Analyse exacte de l'eau au moyen de l'eudiomètre (avec A. von Humboldt, 1804). Nombreuses expériences conduisant à la loi du rapport simple des volumes dans la combinaison des substances gazeuses entre elles (1808) qui domine toute la chimie. Propriétés générales des gaz. Méthode pour la détermination des densités de vapeur. Longues études sur l'acide cyanhydrique et les cyanures, découverte du cyanogène (1815) et obtention de l'acide cyanhydrique à l'état pur. Préparation de grandes quantités de potassium et de sodium à partir de la potasse et de la soude (avec Thénard, 1808), ce qui conduisit à la découverte du bore (1809). Nature et propriétés de l'iode (1814).

L'oeuvre de Frémy est considérable. Pionnier dans de nombreux domaines, il a permis à d'autres d'obtenir des résultats sensationnels dans les recherches qu'il avait amorcées. Il signala les propriétés acides des oxydes métalliques et obtint le ferrate de potassium FeO4K2 correspondant au manganate MnO4K2 (1844). L'action des sulfites sur les nitrites alcalins lui fit découvrir les sels sulfazotés (1845). Le traitement des oxydes par le sulfure de carbone lui a fourni les sulfures de silicium, bore, aluminium et magnésium, décomposables par l'eau, seulement entrevus jusqu'alors (1853). Avec E. Becquerel, il montra la composition de l'ozone, corps formé uniquement d'oxygène (1853). Reprenant des recherches de Gay-Lussac et Thénard, il obtint l'acide fluorhydrique anhydre dont on ignorait l'existence, à partir du fluorhydrate de fluorure de potassium (1854) ; il prépara le fluorure d'argent cristallisé. Ses efforts pour obtenir le fluor à l'état statique lui ont seulement permis de l'entrevoir, de constater ses effets et sa tendance à s'unir à presque tous les composés par voie d'addition. C'est son ancien élève, Moissan, qui devait avoir l'honneur d'isoler ce remarquable élément en 1886.

Avec Verneuil, Frémy fit la synthèse des rubis à haute température. Parmi les dernières recherches de chimie minérale effectuées au laboratoire, il faut citer la reproduction de nombreux minéraux par voie ignée (Verneuil, Bourgeois), l'étude des composés du sélénium (A. P. Laugier, Verneuil), l'étude du cérium (Verneuil et Wyrouboff, 1905)

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