Extrait de : «Historique des chaires de Chimie, de Physique végétale et de Physiologie végétale du Muséum d'Histoire naturelle

Extrait de : «Historique des chaires de Chimie, de Physique végétale et de Physiologie végétale du Muséum d'Histoire naturelle», Victor Plouvier*, Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, 4e sér., 3, 1981, Miscellanea : 93-155.

 

Plus d'information! Index Bibliographie



Origine et évolution des deux chaires de chimie et de la chaire de physique végétale

Le jardin du Roy Vue de l'entrée du Jardin du Roy prise vers la droite de l'Arsenal Le cèdre du jardin du Roy Le labyrinthe du jardin du Roy L'orangerie du jardin du Roy Bassin central du jardin du Roy Bassin du jardin du Roy Le jardin du Roy, 1794 Vue générale du jardin du Roy Le belvédaire

 

 

Jean Héroard, premier médecin de Louis XIII, et Guy de La Brosse, son médecin ordinaire, obtinrent du roi en janvier 1626 un édit autorisant la création d'un Jardin royal des Plantes médicinales dans l'un des faubourgs de Paris. La surintendance du nouvel établissement était confiée à Jean Héroard qui devait choisir tous les fonctionnaires du Jardin ; Guy de La Brosse fut nommé intendant.

 

Le 21 février 1633, le roi achetait au faubourg Saint-Victor le clos Coypeau comprenant un château avec dépendances, jardins et buttes, boqueteaux et vignes. Un édit de 1635 confirmait les nominations, Charles Bouvard de Fourcreux succédait comme surintendant à Héroard mort en 1628; il créait trois offices de "démonstrateurs et opérateurs pharmaceutiques" pour l'intérieur des plantes (matière médicale) attribués à Urbain Baudinot, Jacques Cousinot et Marin Cureau de La Chambre, et un office de sous-démonstrateur pour l'extérieur des plantes (morphologie) attribué à Vespasien Robin. C'était l'acte de naissance du Jardin des Plantes. Bouvard fit joindre à la démonstration de l'intérieur des plantes celle de la composition des médicaments. Ces trois offices de démonstrateurs peuvent être considérés comme des chaires de Sciences pharmaceutiques qui, par le choix des hommes nommés, allaient prendre des directions différentes. D'ailleurs, à cette époque les sciences étaient mélangées, les limites de chaque enseignement imprécises et les maîtres pouvaient faire des leçons dans plusieurs domaines.

 

Baudinot n'enseigna pas la chimie, mais il eut des suppléants et successeurs alchimistes dont l'enseignement portait alors sur la description et l'analyse des drogues et évolua plus tard vers la chimie. Cousinot fit de la botanique et Cureau de La Chambre, de l'anatomie et de la chirurgie : ils sont respectivement à l'origine des chaires de Botanique (de Brongniart et Van Tieghem) et d'Anthropologie. Quant à Robin, il avait le rôle de chef des cultures pour la présentation du Jardin ; son office est devenu plus tard la chaire de Botanique des Jussieu.

 

Le Jardin du Roy comptait déjà 1800 plantes en 1636, 2300 en 1641. Il fut ouvert au public en 1640. Sur son unique entrée, ancienne rue Saint-Victor (ou grande-rue Coupeau) qui devint rue du Jardin-du-Roy (rue Geoffroy-Saint-Hilaire depuis 1848) était écrit «Jardin royal des Plantes médicinales» et cette inscription subsista jusqu'au début du XIXe siècle (**)

 

Visiteurs









Guy de La Brosse

(1586-1641)

L'un des premiers paracelsiens français, avait reconnu l'importance des principes qui constituent les plantes. Aussi, le Jardin des Plantes fut un nouveau type de jardin, celui où on fait l'analyse chimique des plantes pour déterminer leurs propriétés médicinales

(HOWARD, B. : Guy de la Brosse : botanique et chimie au début de la révolulion scientifique. Rev. Hist. Sci., 1978, 31 : 301-326)



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HAMY, F.T.

Recherches sur les origines de l'enseignement de l'anatomie humaine et de l'anthropologie au Jardin des Plantes
Nouv. Archs Mus. Hist. nat., Paris, 1895, 3e sér., 7 : 1-30

William Davisson, Intendant du Jardin du Roi et Professeur de Chimie (1047-1051)
Nouv. Archs Mus. Hist., Paris, 1898, 10 : 1-38

LEMOINE, P.

Le Muséum national d'Histoire naturelle. Son histoire. Son état actuel
Archs Mus. natn.Hist. nat., Paris, 1935, Vol. tricentenaire, 6e sér., 12 : 1-79


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