Extrait de : «Historique des chaires de Chimie, de Physique végétale et de Physiologie végétale du Muséum d'Histoire naturelle

Extrait de : «Historique des chaires de Chimie, de Physique végétale et de Physiologie végétale du Muséum d'Histoire naturelle», Victor Plouvier*, Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, 4e sér., 3, 1981, Miscellanea : 93-155.

 


Plus d'information! Index Bibliographie

 

Origine et évolution des deux chaires de chimie et de physique végétale

 

Leurs principales découvertes

 

En Physiologie végétale

 

 

Georges Ville a montré, dès 1850, que les Légumineuses sont capables de fixer directement l'azote de l'air ; l'azote fixé ne provient pas du gaz ammoniac de l'air, celui-ci étant en quantité insuffisante. Ces conclusions opposées à celles de Boussingault provoquèrent une discussion qui dura trente-trois ans, jusqu'à ce que Berthelot eût montré le rôle des actions bactériennes. G.Ville fit l'étude systématique des engrais artificiels, montra l'importance de leur utilisation et rendit des services à l'agronomie.

Les travaux de Dehérain et de Maquenne ont porté sur différents aspects des grandes fonctions végétales : transpiration, respiration, nutrition minérale, assimilation chlorophyllienne.

Dehérain s'est surtout occupé de chimie agricole. Il a expliqué le mécanisme d'absorption des substances minérales par les plantes et l'accumulation des substances insolubles. Il étudia le fumier et les engrais pour augmenter la production végétale ; le cas de la teneur en sucre de la betterave fut examiné avec Frémy. Il reconnut l'importance de l'azote, fit de nombreux travaux sur la nitrification, montra l'avantage des Légumineuses comme cultures dérobées, mit en évidence la dénitrification par les micro-organismes réducteurs du sol qui transforment les nitrates en nitrites, puis en ammoniaque, puis en azote libre (1882).

Maquenne a montré que la présence d'eau dans la graine limite la durée de son pouvoir germinatif. Avec Demoussy, il a prouvé la nécessité du calcium pour la germination. Il a reconnu l'importance de la pression osmotique dès que la graine est plongée dans l'eau. Grâce à de nouvelles méthodes permettant d'obtenir des quotients respiratoires exacts et significatifs, il a défini l'acte respiratoire comme une combustion lente de certains principes élaborés par les plantes, En s'appuyant sur les propriétés colloïdales de la chlorophylle, il a donné une nouvelle théorie de l'assimilation chlorophyllienne (1924) pour remplacer celle de von Baeyer qui considérait, sans aucune preuve, l'aldéhyde formique comme le premier stade de l'assimilation du carbone.

Ainsi, au cours de son histoire, le Muséum a apporté une importante contribution aux grandes découvertes de la chimie et de la physiologie végétale. Les résultats les plus brillants prennent place en ces périodes d'évolution où la science avançait à grands pas, suscitant des enthousiasmes et des passions. Et cette activité a donné lieu a de multiples applications industrielles, agricoles et pharmaceutiques.

La structure pluridisciplinaire du Muséum et la richesse de ses collections ont été favorables à la recherche, mais le facteur essentiel des réussites n'est-il pas le choix judicieux des professeurs, collaborateurs et élèves ? L'élite attire l'élite. Beaucoup d'entre eux ont fait toute (ou presque toute) leur carrière au Muséum : Chevreul, Frémy, Cloëz, G. Ville, Arnaud, Maquenne, Frèrejacque... D'autres sont venus d'ailleurs, avec leur renom. leur expérience, leurs sujets de travail : Gay-Lussac, Simon, Fosse... D'autres ont seulement fait leurs débuts au Muséum, allant poursuivre ailleurs une carrière qui fut parfois des plus brillantes : Cahours, Gerhardt, Moissan, G. Bertrand...

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